[Renaliste] En guerre contre la queue de cochon....

[Christian Verger]

Ma prise de position va peut être faire réagir quelques collègues de  
la DP...tant pis...

Il y a différentes formes de cathéters de DP, toutes supposées  
améliorer la pérennité. En fait il n'a jamais été inventé mieux que  
celui mis au point par Tenckhoff, et sa variante plus récente dite "en  
col de cygne".

On entend dire ou on trouve dans la littérature que les cathéters à  
préférer doivent avoir l'extrémité intrapéritonéale enroulée  
(différents synonymes : coil, queue de cochon, crosse). Le but serait  
d'éviter que l'extrémité du cathéter repose sur une anse et la  
perfore, il est également invoqué que l'extrémité enroulée, plus  
lourde reste en position déclive, pire, on va jusqu'à entrendre dire  
que l'extrémité enroulée d'accroche à une anse et évite son  
déplacement : il suffit d'aller soi même au bloc opératoire et voir un  
ventre ouvert pour se rendre compte que cela ne repose sur rien et  
cette recommandation a d'ailleurs été faites par des médecins et non  
des chirurgiens.

J'avais essayé de poser ces cathéters il y a une quinzaine d'années :  
ils étaient systématiquement douloureux ou se déplaçaient. Depuis je  
n'ai placé que des cathéters droits en col de cygne et sur quelques  
centaines n'ai eu que 4 ou 5 déplacements secondaires, jamais d'autres  
incidents y compris sur les cathéter de Moncrief laissés ventre vide  
pendant plusieurs mois.

Par contre depuis quelques temps des patients me sont adressés   
d'autres hopitaux pour dysfonctionnement de cathéter et déplacement :  
systématiquement ce sont des cathéters en queue de cochon et de  
nombreux centres ont des échecs de DP à cause des dysfonctionnement de  
cathéters. La fréquence d'échec est d'autant plus grande quand ils  
sont posés sous anesthésie locale qui en plus est très douloureuse  
pour le patient.

Alors si je peux rendre service en témoignant de ma petite  
expérience : poser ses cathéters soi même ou  les faire poser par un  
chirurgien fidélisé, le faire sous anesthésie générale et contrôle de  
la vue, proscrire les cathéters à extrémité enroulée, sans intérèt,  
utiliser la voie médiane et se déporter après incision cutanée en  
dehors pour aborder à travers les muscles droit, préférer le col de  
cygne. L'idée que le cathéter doit être posé à droite pour être dans  
le sens de péristaltisme intestinal n'a pas de sens quand on voit un  
ventre ouvert : tous mes cathéters sont à gauche et les transplanteurs  
on l'espace libre à droite.

Ce "coup de gueule" iconoclaste est motivé par le n ieme patient qui  
m'a été adressé ce matin avec un cathéter en queue de cochon posé sous  
anesthésie locale dont le patient conserve un très mauvais souvenir,  
et déplacé totalement dans l'hypocondre droit.

Je fais le dos rond maintenant pour recevoir les coups de baton des  
collègues qui ne seront pas d'accord...mais aux centres qui ont des  
problèmes avec ces cathéters, qu'ils tentent de proposer à leur  
chirurgien une autre technique, juste pour se rendre compte...


Amicalement

Christian Verger