Re: [Renaliste] Munchausen et diabète

[claude jacobs]

Les risques échecs à court- moyen terme d'une d'une  transplantation 
combinée (!) chez ce patient sont très considérables et hautement 
prévisibles (!).  En cette période de déficit chronique en organes 
transplantables il m'apparait légitime d'en faire bénéficier un patient qui 
aurait des probabilités beaucoup plus fortes d' en bénéficier durablement...

                                                                             
                                                C. JACOBS

----- Original Message ----- 
From: "D.Erbilgin" <d.erbilgin at nephrodial.org>
To: "Liste de discussion des néphrologues francophones" 
<renaliste at nephrodial.org>
Sent: Saturday, September 17, 2005 11:45 AM
Subject: [Renaliste] Munchausen et diabète


Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
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Je soumets ce qui suit à vos réflexions:

45 ans.
Diabète insulino-dépendant depuis l'âge de 23 ans.
Rétinopathie sévère.
Polyneuropathie périphérique.
Insuffisance rénale terminale depuis mai 2005.
Tabagisme massif.

Il fait des hypoglycémies profondes avec seulement 6 U de Lantus. Il
refuse l'intervention des infirmiers libéraux jusqu'à ce que nous lui
faisons comprendre la nécessité, bien qu'il ait réussi les épreuves
d'auto-injection sous nos yeux, en termes d'acuité visuelle et de
précision des gestes. Il retient parfaitement les schémas des
protocoles d'injection selon les taux de glycémies, et convainc plus
d'un médecin sur sa fiabilité.

Néanmoins les hypoglycémies perdialytiques (séance du matin, trois fois
par semaine) persistent. Négation sur l'usage des insulines à action
rapide. Nous sommes sur le point de programmer les dosages concomitants
d'insuline et de C-peptide, lorsque, divine visite, l'épouse surgit
(personnage effacé, craintif, désemparé) enfin, pour nous faire part
des injections d'insuline à action rapide dès le départ de l'infirmière
libérale, si elle a de la chance de le croiser, car souvent, le patient
s'arrange pour aller prendre de l'air, sachant que l'infirmière ne peut
l'attendre indéfiniment, à son heure présumée d'arrivée. Lasse,
l'infirmière vient de laisser tomber aujourd'hui où la glycémie au
branchement est à 9,6 mmol/L pour chuter comme d'habitude à < 2 mmol/L.

L'épouse nous apprend qu'après s'auto-injecter l'insuline, il prend le
volant pour se griser par de la vitesse (quand il ne vient pas en
dialyse).  A l'objection "Tu vas tuer d'autres personnes", il
répondrait "Pas grave, il n'y a pas de police là où je vais conduire"
(Il a son permis de conduire).

Bien que suspicieux, nous avions lancé les examens en vue d'une
transplantation combinée rein-pancréas.

1. Comment protéger la société des dégâts qu'il est susceptible de
causer tout en restant fidèle au secret professionnel?
2. Est-il transplantable? Cette question est là juste pour justifier
l'exposé sur une liste de néphrologie ;-)

DE



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