[Renaliste] Disparition du Dr Guy Laurent

joseph pollini joseph.pollini at wanadoo.fr
Sam 20 Jan 21:16:43 CET 2018


Ce qui suit est l’hommage d’un  "ancien combattant », mais  qui conserve encore d’excellents souvenirs des débuts de notre discipline, la néphrologie. 
Une discipline qui paraissait autour des années soixante très récente et pleine d’avenir  et un métier  qui a associé pour moi toute la Néphrologie, c’est  à dire la néphrologie clinique avec sa composante médecine-interne, la dialyse " chronique"  mais aussi  « aiguë », ainsi que les différentes modalités de suppléance rénale, dont la dialyse péritonéale et , surtout, la transplantation rénale. 
Un métier dont l’exercice m’a  rendu très heureux et que j’ai été fier d’avoir exercé. 
Ce qui a été bien sûr aussi le cas, j’en suis certain, de Guy Laurent.

- Ce long temps passé  dans l’exercice de notre beau métier, dont Guy Laurent a été l’un des principaux pionniers dans le champ de l’hémodialyse,  influence inévitablement  l’hommage et le contenu du commentaire qui suivent et que j'ai souhaité partager avec vous tous.      Merci Renaliste...
- Je m’associe bien sûr aux très nombreux témoignages de sympathie, et d’affection, qui ont été exprimés sur cette liste de diffusion, pour rendre  hommage à Guy Laurent, un grand médecin  qui vient de nous quitter.
- Vu mon âge, je l’ai bien connu aussi et lui ai rendu visite dans son centre de Tassin  chaque fois que j’ai assisté à Lyon  aux réunions annuelles du C.I.T.I.C. c’est à dire pendant environ 15 ans. C’était il y a longtemps... et le CITIC,  organisé par le Prof. Jules Traeger était un cours « International » très réputé centré sur l’immunologie clinique  et la transplantation rénale. 
- Il faut savoir que c’était alors l’époque, avant la Cyclosporine, de la production des S.A.L ou  globulines anti-lymphocytes et/ou anti-thymocytes et que l’accès à la transplantation rénale était très inégal sur le territoire, en raison aussi, mais pas uniquement, des risques liés au recours à cette de cette thérapeutique!
- Je dois dire que le jeune interne puis le chef de clinique dans le service du Prof. Antoine Murisasco ( médecin-chef du service de Néphrologie au CHU de Marseille -Hôpital de la Timone ) j’avais toujours été frappé lors de ces visites à Tassin par les qualités humaines et médicales de  Guy Laurent  au contact de ses patients dialysés:  respectueux de chacun et attentif à tous, sans exception, quel que soit leur état de  santé et leur origine et quelle que soit , surtout autour des années 70, la complexité de la mise en oeuvre du traitement par l’hémodialyse du fait de la pathologie associée et/ou de la voie d’abord.  L’hémodialyse , en centre et/ou à domicile étaient alors les seules modalités thérapeutiques  proposées  à Tassin.  La dialyse péritonéale et la transplantation rénale  n’ont été proposées que plus tard.  
- J’ai été en particulier  très admiratif de la façon dont Guy Laurent s’acquittait de ses obligations professionnelles dans un centre privé avec une équipe médicale d’exercice libéral ne comptant pas ses heures de présence et de travail et ne se plaignant pas , ou très peu, de la charge de soins et du poids des gardes médicales. C’était bien sûr une autre époque et l’évolution qui a suivi, pour l’essentiel et au niveau national,  chacun d’entre nous devrait  s’en réjouir. 
- Je peux témoigner  de la qualité de son  dévouement, du caractère réconfortant de son sourire de ses « mots » aux malades, de sa  gentillesse et de sa disponibilité, quasi 24H/24, auprès  des malades et du personnel; tous à Tassin l’admiraient et l’aimaient. 
- Par la suite je l’ai côtoyé moins souvent, comme beaucoup d’entre vous, et nos échanges ont été plus rares car plus distants . Beaucoup voyaient en lui, comme moi ensuite,  un véritable  « gourou" ( NB :  "gourou", dit aussi le dico: maitre à penser , inspirateur spirituel ) de l’hémodialyse,  modalité thérapeutique qu’il a  incontestablement contribué à developper, sans doute plus que d’autres,  et ce avec le soutien constant du Prof. Charles Mion du CHU de Montpellier,  et de quelques autres.
- Je pourrais aussi témoigner du rôle qu’il a joué au sein de la Commission Nationale de l’Hémodialyse, du moins pendant la courte période où j’en ai également été membre. 
- Il y aurait tant à dire… mais ce message est déjà trop long.

En raison de tous ces bons  souvenirs et du temps partagé ( y compris à table! ), je présente à son épouse,  à sa famille, et à tous ceux et celles qui lui sont chers , mes plus sincères condoléances.

Je ne pourrai pas être présent à ses obsèques mais j’espère que ce message lui sera communiqué, sincèrement à lui du fonds du coeur, et à son épouse.
> Le 20 janv. 2018 à 16:12, Christian Verger <c.verger at wanadoo.fr> a écrit :
> 
> Chers amis,
> 
> Tout comme Quentin je ne me suis pas senti le droit de m’exprimer car je ne connaissais Guy Laurent que de vue et réputation ; ceux qui lui ont rendu hommage étaient bien plus autorisés à s'exprimer. J’avais entendu parlé de lui la première fois durant mon stage de néphrologie à Tenon, puis en arrivant à Pontoise quand mon patron Jacques Vantelon, alors plus à mi chemin entre les concepts de dialyse longue et dialyse courte,  m’expliquait qu’à Tassin il y avait de très bons résultats en dialyse longue sur rein de Kill. Au hasard de réunions scientifiques, j’ai croisé quelques fois Guy Laurent dont la carrure, le bon vivant, la sagesse des vieux médecins et la gentillesse m’ont toujours impressionné.
> 
> C’est donc plus comme fondateur et modérateur de cette liste de diffusion, avec Quentin Meulder et Dilaver Erbilgin, que je m’exprime ; au tout début de l’aire informatique, on a souvent craint que ce moyen de communication déshumanise.  L’émotion qui s’exprime toujours dans ces échanges lorsque l’on apprend la disparition d’un confère qui a marqué son temps, prouve qu’il n’en est  rien et que c’est au contraire l’occasion de souder notre communauté. Nous sommes heureux que la liste de diffusion RENALISTE permette de partager ces moments.
> 
> Merci à ceux qui se sont exprimés, d’avoir rappelé à ma génération un peu plus jeune mais vieillissante, et ceux qui me suivent encore plus jeune et toujours active, le rôle d’un des pères fondateurs de la dialyse et de sa dimension humaine, Rendre hommage à nos collègues, et souvent nos maîtres, est toujours l’occasion de rappeler que ce qui reste toujours de leur exercice professionnel ,  est la passion commune d’un métier d’amour etl’exemple  d’humanisme avec lequel nous souhaitons  traiter nos malades. Merci à Guy Laurent, ceux qui nous l'ont précédé  et ceux qui viennent de témoigner, de nous donner l’occasion de partager le bonheur d’adhérer aux valeurs nobles de notre profession;
> 
> Christian Verger
> 
>> Le 20 janv. 2018 à 12:17, Quentin Meulders <quentin.meulders at gmail.com> a écrit :
>> 
>> Pour ceux dont je fais partie, qui n’ont pas eu la chance de le connaitre, voyez ou revoyez son interview par Giorgina B. Piccoli - Film de Gilberto Richiero ici :
>> 
>> http://societedenephrologie.zenfolio.com/laurent <http://societedenephrologie.zenfolio.com/laurent>
>> 
>> Charles, il faudrait certainement faire une page pour garder tout ceci en mémoire et la placer ici :
>> 
>> http://www.sfndt.org/sn/enephro/histoire/inmemoriam/ <http://www.sfndt.org/sn/enephro/histoire/inmemoriam/>
>> 
>> Bien amicalement,
>> 
>> Quentin
> 
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