[Renaliste] le figaro 18 juin

Patrick GIRAUD pgiraud at clinique-pontdechaume.fr
Mar 18 Juin 09:38:26 UTC 2013


Le 18/06/13 11:08, « OLIVIER KOURILSKY » <auka at wanadoo.fr> a écrit :

> à lire page 10 du figaro d'aujourd hui, l'appel du 18 juin..."greffe de rein:
> l'inquiétant retard français"

Voici l¹article en entier ci-dessous. Chacun se fera son opinion.
A titre personnel, je déplore le mépris explicite des néphrologues libéraux
dont ce texte témoigne, et j¹essaie de me réjouir tous les jours à la
consultation de voir qu¹il y a encore des patients pour me faire confiance
quand même...

P. Giraud
Montauban


Greffe de rein: l'inquiétant retard français
Par  Delphine Chayet - le 17/06/2013
45 % des insuffisants rénaux français ont bénéficié d'un don d'organe,
contre 70 % en Norvège et 60 % aux Pays-Bas.
La greffe de rein, dont certains pays ont fait le traitement de référence de
l'insuffisance rénale terminale, reste insuffisamment développée en France.
Lancés en mars 2012 par des associations de malades, les états généraux du
rein se sont clos lundi sur ce constat: malgré les efforts des pouvoirs
publics pour élargir l'accès à la transplantation, le recours à la dialyse
(une machine qui filtre le sang de ses impuretés) reste prédominant dans
notre pays.
«Plusieurs études ont pourtant montré que la qualité de vie des patients,
même âgés, est meilleure après une greffe», souligne Emmanuelle
Prada-Bordenave, directrice générale de l'Agence de la biomédecine. À partir
d'un certain âge, leur durée de vie est aussi plus longue que celle des
patients dialysés.
Pour la société, le coût de la greffe est par ailleurs avantageux: un
patient greffé coûte 20 000 euros par an en moyenne (sans compter les
premiers mois), contre 80 000 pour un dialysé. «Passer à 70 % de malades
transplantés permettrait ainsi de diminuer de 1,7 milliard d'euros le coût
de la prise en charge de l'insuffisance rénale», a calculé l'association de
malades Renaloo.
Défaut de formation des médecins
Selon des statistiques de 2010, seuls 45 % des insuffisants rénaux français
ont pourtant bénéficié d'un don d'organe, contre 70 % en Norvège et 60 % aux
Pays-Bas. «Non seulement les patients français sont peu nombreux à être
inscrits sur la liste d'attente de transplantation rénale, mais ils le sont
à l'issue d'un délai qui paraît long (plus de 15 mois en moyenne pour les
patients de moins de 60 ans)», peut-on lire dans une étude publiée par la
Société de néphrologie. L'accès à la greffe est en outre très inégal selon
les régions.
Très pénalisante, la pénurie d'organes à prélever n'explique pas tout. Un
défaut de formation des médecins est aussi pointé dans le retard français.
Les néphrologues libéraux, qui ont pour mission d'orienter leurs patients
vers la consultation pré-greffe, sont peu formés aux progrès enregistrés en
matière de transplantation. Or les indications à la greffe ont
considérablement évolué ces dernières années. «On opère aujourd'hui des
patients âgés jusqu'à 80 ans, voire plus, et des diabétiques, souligne le Pr
Maryvonne Hourmant, néphrologue au CHU de Nantes, qui reçoit des malades
venus d'autres régions. Certaines équipes ont peur de ces patients plus
difficiles, qui représentent la majorité des insuffisants rénaux.» De la
même manière, une différence de groupe sanguin ou de profil immunitaire
n'est plus aujourd'hui un obstacle.
Quel que soit le traitement choisi, le Pr Maurice Laville, président de la
Société de néphrologie, déplore surtout «les lacunes de la prise en charge
des insuffisants rénaux en amont». Ainsi, 30 % des patients qui commencent
une dialyse le font en urgence, alors que la panne rénale aurait pu être
anticipée. Pour le Pr Laville, «il faudrait surtout renforcer les équipes de
transplantation, chargées du suivi médical des 31 000 malades greffés, en
plus de la prise en charge des nouveaux candidats.»


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