RE: [Renaliste] Astreintes hémodialyse en CHG

OLIVIER KOURILSKY auka at wanadoo.fr
Jeu 20 Sep 06:35:46 UTC 2012


par expérience, la deuxième hypothèse me paraît parfaitement vraisemblable... 








> Message du 20/09/12 08:14
> De : "Etienne ROBIN" 
> A : "Liste de discussion des néphrologues francophones" , "FONTANIER pascal" 
> Copie à : 
> Objet : RE: [Renaliste] Astreintes hémodialyse en CHG
> 
> Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
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> 
> * 
> 
> Les ARS sont un petit miracle de génie génétique : on a réussi à hybrider un escadron de managers (virtuoses pour faire des économies) avec un bataillon de technocrates (hyperdoués pour élaborer des directives sanitaires). 
> 
> Nous autres médecins de terrain, qui ne sommes jamais d'accord entre nous, restons admiratifs et envieux devant la réussite de ce mariage, qui nous inonde des fruits de son union si féconde. 
> 
> Cela dit : 
> 
> - dans la région Auvergne, nous bénéficions une ARS bien trop éclairée pour commettre de pareilles bourdes (j'espère qu'elle lit les messages de cette liste ? ) 
> 
> - il reste à comprendre comment d'autres ARS en arrivent à supprimer les astreintes de néphro-dialyse, qu'un décret rend obligatoires. 
> 
> 1ère hypothèse : nous avons affaire à des administratifs d'une admirable audace. 
> 
> Ils sont conscients de ce qu'ils vont provoquer : des décès par OAP et hyperkaliémie, une désorganisation des SATU, des SMUR et des services de Réa, une démotivation des soignants qui constateront que, décidément, l'administration déploie des prodiges d'imagination pour empêcher les malades d'être soignés tant bien que mal. 
> 
> De pareilles péripéties devraient amener ces hardis directeurs d'ARS au pénal pour mise en danger de la vie d'autrui, et au tribunal administratif pour dilapidation des ressources de la Sécu. Ils acceptent ce risque judiciaire avec courage : chapeau bas... 
> 
> 2ème hypothèse : nous avons affaire à des administratifs absolument ignorants. 
> 
> Ils n'ont aucune idée de ce qu'est un dialysé, une prise de poids, et une période interdialytique. 
> 
> Hypothèse absurde, allez-vous objecter : il y a des experts, au sein des ARS. 
> 
> Si telle est votre conviction, voici une petite histoire qui va vous montrer que ces technocrates prennent parfois sans hésiter des décisions dont ils ne comprennent pas les conséquences. Cette anecdote m'a été contée par un éminent collègue digne de foi, lecteur de cette liste (il se reconnaîtra) : 
> 
> Suite à la découverte d'un colibacille dans l'eau de ville, une ARS a pris l'étrange décision, en vertu du principe de précaution sans doute, de couper l'eau dans une large zone, bloquant aussitôt le fonctionnement de deux centres de dialyse. D'où réaction téléphonique inquiète et immédiate des néphrologues. Au bout du fil, qu'a répondu l'ARS, à votre avis? Elle a répondu en substance aux néphrologues de ne pas se faire de bile, car la coupure d'eau ne durerait que huit jours, délai à l'issue duquel les dialyses pourraient reprendre... 
> 
> Huit jours sans dialyse : avouez que la suppression des astreintes, à côté, c'est un risque mineur... 
> 
> E. Robin (Moulins) 
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