[Renaliste] RE : Acceptation partielle des soins en dialyse

PAGNIEZ Dominique DPAGNIEZ at chru-lille.fr
Ven 6 Avr 10:18:14 CEST 2007


J'ai oublié quel médecin (irlandais?) a écrit: "le rôle du médecin n'est pas
de réformer l'homme, mais de le préserver des conséquences de ses excès".
Utile, non?
Amicalement
Dominique Pagniez

-----Message d'origine-----
De : renaliste-bounces at nephrodial.org
[mailto:renaliste-bounces at nephrodial.org] De la part de Paul Houlbreque
Envoyé : vendredi 6 avril 2007 00:31
À : Liste de discussion des néphrologues francophones
Objet : Re: [Renaliste] Acceptation partielle des soins en dialyse


Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
----------------------------------
Faut-il transférer les malades?
Faut-il que les malades obéissent totalement aux "ordres"
(l'expression:"jusqu'à nouvel ordre" souvent employée par les médecins est
parfois bien significative) des médecins? Faut-il faire le bonheur des gens
contre eux-mêmes? La médecine soigne-t-elle parfois les médecins? L'attitude
des médecins n'est-elle pas aussi le reflet de la psychologie du médecin? Il
convient de se souvenir que nous établissons un contrat tacite avec le
malade quand il vient nous voir comme le rappèle José. Nous devons seulement
lui donner les meilleurs conseils que nous sommes capables de délivrer. Le
malade a la liberté d'en faire ce qu'il souhaite. Est-on obligé de faire
rouler la voiture que l'on a achetée? Est-on oblgé d'acheter quand on entre
dans un magasin? La finalité de la médecine est dans la grande majorité des
cas de faire en sorte que les malades aillent le moins mal ou le mieux
possible, à défaut de guérir. Il est clair que l'on peut regretter qu'un
malade ne suive pas les conseils dont on connait la parfaite utilité mais il
ne s'agit que de conseils! Faut-il que le malade "obéisse" absolument?
Est-il un objet ou libre de suivre ou ne pas suivre? On laisse bien en vente
les drogues (alcool et tabac par exemple) sur le marché en sachant la
toxicité (mais aussi leur rôle social!!) La quasi obligation de suivre le
traitement nous ramène près du goulag. L'obéissance aux ordres du médecin
exprime parfois le le syndrome du chef et la psychologie du prescripteur. Le
conflit intervient souvent du fait de l'incapacité du médecin à se mettre au
niveau du malade, à le convaincre, parfois à le séduire, et pourquoi pas
utiliser l'expression "lui vendre" son conseil. Il faut bien voir que
certains malades suivent nos conseils pour nous faire plaisir, sans en être
convainqus et à contre coeur! Est-ce un service réel. Que dire de certains
médecins dont on connait la technicité relative mais qui ont de belles
clientèle durant de longues carrières et dont le s"patients" disent que leur
médecin est excellent. Eh bien que ce sont de bons médecins!! La sécurité
sociale les considérera comme tels pour peu qu'ils ne prescrivent que peu
d'examens et qe peu de médicaments!! Sauf le jour ou ils auront unprocès
....Après tout les guérisseurs ont aussi du succès. Ce qui est par contre
essentiel c'est que le malade soit, dans les cas difficiles dont il était
question, averti et la pratique des entretiens avec témoin (surveillante,
famille) est essentielle. L'utilité d'un courrier au malade (dans langue),
courtois et informatif, si besoin répété dans le temps est aussi essentiel.
Y copris pour lui proposer de consulter autre part. La ronde de certains
malades est en effet comme l'a exprimé José est bien classique. Nous en
avons connu qui ont "fait" tous les professeurs de Paris à l'époque
historique, sans jamais être satisfaits. Que le malade ne se soigne que
partiellement n'est pas dramatique pour le médecin. Ou bien il faut que
celui-ci se soigne s'il ne supporte pas l'absence d'"obeissance". Ou qu'il
change de métier. Surtout qu'il n'accéde pas à des fonctions de pouvoir!
Gare au totalitarisme!! des intellectuels et ...des médecins. Par contre si
l'attitude du malade détermine de très grosses difficultés de fonctionnement
du servce, le refus de céder aux horaires est parfaitement justifié d'autant
qu'il existe des services d'urgences. Il est rare que personne dans une
équipe ne puisse établir un contact suffisant. Il arrive par contre que le
braquage d'un médecin détermine un climat délétère pour cette relation avec
le malade au point que le lien devient impossible pour qui que ce soit. Le
refus de prendre en charge est possible pour le médecin libéral
contrairement au médecin salarié. Que le malade soit bien ou mal soigné si
celà est le fait du malade n'est pas unproblème grave sauf pour les
reportings et les médaiilles. Il arrive aussi que les résultats des
traitrmrnts des malades soient parfaits sur le papier au prix d'un inconfort
et même de pathologies iatrogènes. Le malade a parfois raison dans ses
plaintes: hypovolémies, hypoTA ortho, soif déshydratation..... Enfin il
arrive que le refus de certains soins par le malade s'avère judicieux!! Le
suicide est-il puni? surtout quand il est réussi!! Un peu long mais .....Bon
courage Amical souvenir à José et Patrick Giraud



Patrick GIRAUD a écrit :
> Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
> ----------------------------------
> Le 3/04/07 5:21, « José Guiserix » <j.guiserix at ch-sudreunion.fr> a 
> écrit :
>
>   
>> tu es fondé à lui indiquer que tu ne PEUX plus le soigner et que tu 
>> te propose le confier à quelqu'un d'autre.
>>
>>     
> Bien sûr.
> Les cas de perte de confiance totale ou de refus complet sont faciles à
> gérer, le transfert étant accepté.
> Le problème posé par Dila est précisément celui où le patient ne veut pas
> non plus être transféré, et continue à se présenter au centre de dialyse,
> tout en n¹acceptant que partiellement le programme thérapeutique ...
> Il oblige donc les néphrologues à mal le soigner, et tout le problème est
> là.
>
> Exemple ci-dessous : ( c¹est ce que j¹écrivais récemment à l¹équipe du 
> CHU pour essayer de leur confier un patient de ce type )
>
> Un de nos dialysés, diabétique type 2, 50 ans seulement, d¹origine 
> bosniaque, pose un problème très difficile d¹acceptation très 
> partielle du programme thérapeutique :
> * Pris en dialyse à froid en février 2006
> * Arrêt de dialyse de trois mois de juin à septembre 2006. Revenu en 
> urgence avec 35 kg de surcharge .
> * Actuellement absent à une séance sur trois ou quatre, prises de 
> poids déraisonnables
> * Avec 5 kg/5h quand il vient, reste une quinzaine de kilos de 
> surcharge, malheureusement très bien supportée
> * Syndrome de vol persistant avec nécroses digitales, malgré une 
> tentative de correction conservatrice par pontage artériel, refus de 
> fermeture de la FAV et de mise en place de cathéters
> * discussion de transplantation impossible jusqu¹ici...
>
> Nos collègues du CHU, dûment prévenus, acceptent de le prendre en 
> charge pour une approche pluridisciplinaire avec l¹aide d¹interprètes 
> et de psychologues, mais le patient refuse cette proposition et 
> continue à venir en moyenne deux fois par semaine... Ce matin, 19 kg 
> au dessus du poids sec, assez bien supportés, refus de faire plus de 4 
> heures.... Qu¹auriez-vous fait ?
> * 5 Kg en 4 h, en essayant de garder le contact ? ( c¹est ce que jŒai fait
)
> * Refus de commencer la séance, et remise au patient d¹un document
> mentionnant l¹adresse du CHU ? ( c¹est peut-être ce qu¹il faut faire, mais
> nous n¹y sommes pas encore résolus... )
>
> Merci de vos avis,
>
> Patrick Giraud
> Clinique du Pont de Chaume
> 330, Avenue Marcel Unal
> 82017 Montauban Cedex
>
> (33) 563 683 415
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