[Renaliste] Nycthurie
NEFTI Hamid
hanefti at ch-macon.fr
Ven 13 Oct 12:31:15 CEST 2006
Chers amis,
Voici le cas d'un patient que je viens de voir en consultation pour une
nycthurie, qui le gène considérablement en entravant son sommeil nocturne
(et somnolence diurne en conséquence).
C'est un homme sexagénaire, qui a les antécédents suivants :
- Forme très limitée de macroglobulinémie de Waldenstöm (sans critères de
malignité ni d'évolutivité, avec un composant monoclonal minime, et non
traitée)
- Adénocarcinome prostatique opéré par voie haute, puis hormonothérapie
complémentaire par un analogue de la LH-RH (Décapeptyl) en injection
trimestrielle (PSA normal).
- Ne prend aucun autre traitement par ailleurs.
Il indique avoir 2 à 3 mictions nocturnes qu'il a mesurées entre 200 et 400
cc chacune, sans aucun signe mictionnel (et il ne s'agit pas de
pollakiurie). Ceci persiste alors qu'il s'est volontairement mis en
restriction hydrique à partir de 17 heures. De jour, il garde 3 à 4 mictions
d'environ 200 ml. Il est venu me voir avec un beau tableau Excel...
Cliniquement, l'examen est normal. Il n'ya pas de polydipsie ni de soif
excessive. Un bilan biologique plasmatique datant de quelques mois a montré
une fonction rénale normale et absolument aucune anomalie ionique pouvant
notamment évoquer une tubulopathie. Pas d'hyperglycémie nin d'hypercalcémie
évidemment. Je ne dispose pas encore de biochimie urinaire ni de
cortisolémie.
Sur des arguments chronologiques, le patient est persuadé qu'il s'agit là
d'un effet secondaire du Décapeptyl, et avance même l'hypothèse d'une
frenation de sa sécrétion d'ADH. Il va jusqu'à me demander de lui établir
une ordonnance de Minirin...
J'ai prévu des vérifications biologiques au niveau du plasma, sur urines de
24 h et sur urines nocturnes émises le matin pour m'assurer de l'absence de
tubulopathie (dans ce contexte de dysglobulinémie), mais aussi pour voir
comme il concentre ses urines en particulier la nuit.
Si je n'ai rien trouvé d'anormal à son bilan, je lui aurais bien proposé
effectivement une petite dose de Minirin en une prise vespérale.
Avez vous des idées au plan diagnostic ou concernant l'imputabilité à
l'hormonothérapie ? Comment avancer dans le diagnostic (est-ce une
indication du test à l'eau de Robinson ?). Avez-vous d'autres idées ?
En vous remerciant.
Dr Hamid NEFTI
Néphrologue
CHG de Mâcon (71)
hanefti at ch-macon.fr
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