[Renaliste] Pour jouer à cache-cache avec les pancartes...
Lise Bankir
lise.bankir at balikernis.org
Sam 13 Mai 02:06:40 CEST 2006
Permettez à une "non-médecin" de donner son avis
sur ce "fil" ou sujet qui doit être, me
semble-t-il, celui qui aura battu tous les
records du nombre d'interventions en un temps
assez court sur RENALISTE! En tout cas, j'ai
apprécié l'humour de certains (mais pas les mots
guerriers ou fascistes d'une autre époque, bien
déplacés ici)
J'ai lu et analysé tous ces points de vue à la
fois comme une patiente potentielle et comme une
personne extérieure visitant un membre de sa
famille pendant une hospitalisation.
Je rejoins tout à fait Dila quand il dit que
cette pancarte semble faire partie d'une culture
nationale. Et qu'il faudrait aller voir
ailleurs........ Mais la qualité des soins et du
suivi est-elle aussi bonne dans les pays sans
pancarte? (je pose la question, mais n'ai aucune
idée de la réponse).
Je vous livre mes réactions de française,
habituée à voir ces pancartes à l'hôpital en tant
que patiente (pendant mes accouchements ou deux
hospitalisations d'une dizaine de jours) ou en
tant que visiteuse (amis canadiens, puis-je
écrire visiteure? je n'aime pas ce "euse"). Et je
commence par différents points qui ont été
évoqués dans ce fil.
Le code barre? Mais il est déjà très employé en
consultation! Je viens d'aller à Bichat pour un
examen banal et on m'a donné une planche pleine
d'étiquettes avec des codes barres pour coller
sur tous les documents, prélèvements, etc......
me concernant. Pourquoi refuser, pour
l'hospitalisation et les actes qui en découlent,
ce moyen d'identification sûr, rapide, simple, et
peu couteux. A condition que le code-barre du
patient soit placé au pied du lit ou sur un
paneau sur le mur de la chambre. Pas sur le bras
du patient! Mais je ne voudrais pas d'une
identification basée sur une caractéristique
personnelle (iris, empreinte digitale). Et bien
sûr pas d'une puce électronique à la Georges
Orwell!
L'anonymat? Il m'importe peu. Je n'ai pas envie
de cacher quelque chose concernant mon état de
santé. Mais je conçois que ça pourrait changer
selon les circonstances. Je conçois que je
pourrais vouloir ne pas parler à mon entourage de
telle ou telle maladie dont je serais
éventuellement atteinte. Et je comprends que
certains patients préfèrent éviter de montrer
lors d'une rencontre fortuite avec quelqu'un
qu'ils connaissent, qu'ils ont consulté dans
telle ou telle spécialité. Ça peut éventuellement
leur nuire si ensuite on raconte autour d'eux (et
surtout dans leur milieu professionnel) qu'ils
sont peut-être atteints de telle ou telle
pathologie........ alors qu'ils consultaient
peut-être pour tout autre chose, ou qu'on leur a
rendu un résultat tout à fait négatif.
La pancarte? J'y viens. Pour moi, elle ne devrait
surement PAS être affichée au pied du lit,
visible par tous les visiteurs et membres de la
famille. J'ai souvent trouvé ça tout à fait
anormal. Mais je comprends les médecins qui
préfèrent avoir toutes les informations
disponibles tout près du patient, et qui pensent
aussi à ce que les soignants peuvent
éventuellement avoir envie d'écrire à tout
moment, alors qu'ils ne retourneraient pas à un
endroit central pour le faire. Le cache pancarte
ne me semble pas une bonne solution car, soit il
est facile de le soulever et il ne sert (presque)
à rien, soit il faudrait un système de fermeture
qui ferait perdre du temps et serait de toute
façon le plus souvent cassé.
Il me semble que le meilleur compromis serait que
la pancarte reste dans la chambre, mais soit
rangée dans un casier vertical, ouvert vers le
haut, accroché le long d'un des murs de la
chambre à une certaine hauteur (environ 1m50).
Elle serait ainsi à portée de main des médecins
et du personnel soignant, mais non exposée aux
regard des visiteurs et il faudrait vraiment un
visiteur indiscret pour aller la prendre dans ce
casier. De plus, on pourrait décorer la façade du
casier avec une reproduction de peinture ou une
photo d'un site naturel agréable à regarder. Ça
égayerait un peu la chambre.
Bon week end à tous.
Lise
>Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
>----------------------------------
>Séisme? Non. Il semble y avoir un consensus certain. L'éloignement de
>l'épicentre a permis à plusieurs quelques considérations
>philosophiques des plus agréables à lire dans l'ensemble. Voici les
>miennes qui dénotent:
>
>Cette pancarte semble faire partie d'une culture nationale. Comment
>font nos collègues suisses, belges, américains et québécois? Ces
>pancartes n'existent pas dans leur pays respectifs? Soignent-ils
>moins bien leurs patients?
>
>Bien que je sois plus que d'accord avec certaines considérations
>exposées, je ne puis m'empêcher de penser que nous sommes en train
>d'étaler un mal français profond: les mammouths ne sont pas
>dégraissables et notre société n'est pas disposée à abandonner les
>habitudes séculaires transmises de maître en maître à bon nombre
>d'entre nous. La pancarte... Elle est juste emblématique dans ce
>débat. Nous en avons bien d'autres dans notre quotidien.
>
>L'unique chose qui compte dans ma pratique est l'unicité de lieu des
>données concernant un patient. Je suis choqué, voire hystérique de
>savoir que la feuille de température ou la feuille de dispensation
>des médicaments, les prescriptions, les biologies, les examens
>complémentaires, les transmissions écrites ne figurent pas dans le
>dossier ou "classeur de tour". Donc dans un même lieu.
>
>Que pour l'organisation de son travail le personnel soignant en fasse
>des doublons ou des copies! Je dois être capable de faire ma visite
>sans mobiliser ou monopoliser un(e) ou plusieurs infirmier(es). Si
>j'étais sourd-muet, mon handicap ne devrait pas m'empêcher d'accéder
>au métier de médecin clinicien. De fait, je devrais être capable de
>pratiquer ce métier si j'étais sourd-muet sans obliger le personnel
>soignant à apprendre le langage des mains, et au cas échéant sans
>recourir au téléphone, en trouvant tout dans un même dossier.
>L'avantage de faire la visite (le tour) seul réside dans le fait que
>le personnel soit obligé de lire après moi mes pensées qui conduisent
>à une démarche diagnostique ou thérapeutique. Certes, je peux faire
>cela avec des pancartes suspendues aux chevets, mais que de
>dispersions de gestes et de concentration!
>
>La place d'une feuille de température est le dossier du patient. Par
>facilité, on la met au pied ou au chevet des patients. Plus pour
>soigner le confort des médecins que celui des malades peut-être.
>
>Et, je ne suis pas énarque!
>
>DE
>
>
>Le 12 mai 06 à 19:11, PAGNIEZ Dominique a écrit :
>
>> Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
>> ----------------------------------
>> Ouf! Aurais-je déclenché un séisme?
>> Retour à l'épicentre.
>>
>> Pour l'anecdote, j'exerce dans un ancien sanatorium tout en
>> longueur, et on y apprend vite à penser ses aller et retour. Chaque
>> patient a un "classeur de tour", utilisé lors du tour médical pour
>> prescrire, puis lors du tour infirmier, mais la feuille de
>> température n'y figure pas. Les infirmières nous signalent lors des
>> transmissions que Mr Dupont est fébrile... Nous travaillerions sans
>> doute différemment si nous nous occupions de huit patients disposés
>> en cercle.
>>
>> Ceci pour dire que les différents modes de fonctionnement reflètent
>> l'histoire et la topographie locale, et sont donc respectables,
>> sinon intangibles. Reste à en convaincre nos Visiteurs*...
>>
>> Si on veut noter ses idées géniales nocturnes, mieux vaut avoir un
>> bloc-notes sur sa table de chevet... Il me semble que la feuille de
>> température au lit du patient, outre son rôle d'information express
>> toujours disponible, favorise le recueil des petits événements
>> impromptus. Son exil participe à la grande conspiration contre la
>> clinique, avec les thermomètres auriculaires aux résultats
>> aléatoires chez les poilus du conduit, les balances dérèglées et
>> inrèglables, les transmissions ciblées où on apprend que tel geste
>> a bien été pratiqué, mais sans en connaître le résultat...
>>
>> Bon week-end quand même! (au fait, vraiment personne n'a l'adresse
> > d'un fabricant de cache-pancarte?)
>>
>> Dominique Pagniez
>>
>> *qui appartiennent à la caste florissante des gens qui ne font pas,
>> et qui expliquent à ceux qui font comment ils doivent faire.
>>
>> _______________________________________________
>> Si vous souhaitez modifier votre abonnement cliquez sur l'adresse :
>> http://rdplf.vps-hostingfr.com/mailman/listinfo/renaliste
>> RENALISTE est hébergé gracieusement par le RDPLF (http://
>> www.rdplf.org)
>
>
>_______________________________________________
>Si vous souhaitez modifier votre abonnement cliquez sur l'adresse :
>http://rdplf.vps-hostingfr.com/mailman/listinfo/renaliste
>RENALISTE est hébergé gracieusement par le RDPLF (http://www.rdplf.org)
--
***************************************************
Lise BANKIR 29 Rue de Fontenay
Tel: 33 (0) 1 47 35 34 15 92320 CHATILLON
Tel: 33 (0) 6 82 94 80 10 Fax: 33 (0) 1 47 46 99 56
E-mail: lise.bankir at balikernis.org
***************************************************
Plus d'informations sur la liste de diffusion Renaliste