[Renaliste] Pour jouer à cache-cache avec les pancartes...

Dilaver Erbilgin d.erbilgin at nephrodial.org
Ven 12 Mai 23:36:19 CEST 2006


Séisme? Non. Il semble y avoir un consensus certain. L'éloignement de  
l'épicentre a permis à plusieurs quelques considérations  
philosophiques des plus agréables à lire dans l'ensemble. Voici les  
miennes qui dénotent:

Cette pancarte semble faire partie d'une culture nationale. Comment  
font nos collègues suisses, belges, américains et québécois? Ces  
pancartes n'existent pas dans leur pays respectifs? Soignent-ils  
moins bien leurs patients?

Bien que je sois plus que d'accord avec certaines considérations  
exposées, je ne puis m'empêcher de penser que nous sommes en train  
d'étaler un mal français profond: les mammouths ne sont pas  
dégraissables et notre société n'est pas disposée à abandonner les  
habitudes séculaires transmises de maître en maître à bon nombre  
d'entre nous. La pancarte... Elle est juste emblématique dans ce  
débat. Nous en avons bien d'autres dans notre quotidien.

L'unique chose qui compte dans ma pratique est l'unicité de lieu des  
données concernant un patient. Je suis choqué, voire hystérique de  
savoir que la feuille de température ou la feuille de dispensation  
des médicaments, les prescriptions, les biologies, les examens  
complémentaires, les transmissions écrites ne figurent pas dans le  
dossier ou "classeur de tour". Donc dans un même lieu.

Que pour l'organisation de son travail le personnel soignant en fasse  
des doublons ou des copies! Je dois être capable de faire ma visite  
sans mobiliser ou monopoliser un(e) ou plusieurs infirmier(es). Si  
j'étais sourd-muet, mon handicap ne devrait pas m'empêcher d'accéder  
au métier de médecin clinicien. De fait, je devrais être capable de  
pratiquer ce métier si j'étais sourd-muet sans obliger le personnel  
soignant à apprendre le langage des mains, et au cas échéant sans  
recourir au téléphone, en trouvant tout dans un même dossier.  
L'avantage de faire la visite (le tour) seul réside dans le fait que  
le personnel soit obligé de lire après moi mes pensées qui conduisent  
à une démarche diagnostique ou thérapeutique. Certes, je peux faire  
cela avec des pancartes suspendues aux chevets, mais que de  
dispersions de gestes et de concentration!

La place d'une feuille de température est le dossier du patient. Par  
facilité, on la met au pied ou au chevet des patients. Plus pour  
soigner le confort des médecins que celui des malades peut-être.

Et, je ne suis pas énarque!

DE


Le 12 mai 06 à 19:11, PAGNIEZ Dominique a écrit :

> Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
> ----------------------------------
> Ouf! Aurais-je déclenché un séisme?
> Retour à l'épicentre.
>
> Pour l'anecdote, j'exerce dans un ancien sanatorium tout en  
> longueur, et on y apprend vite à penser ses aller et retour. Chaque  
> patient a un "classeur de tour", utilisé lors du tour  médical pour  
> prescrire, puis lors du tour infirmier, mais la feuille de  
> température n'y figure pas. Les infirmières nous signalent lors des  
> transmissions que Mr Dupont est fébrile... Nous travaillerions sans  
> doute différemment si nous nous occupions de huit patients disposés  
> en cercle.
>
> Ceci pour dire que les différents modes de fonctionnement reflètent  
> l'histoire et la topographie locale, et sont donc respectables,  
> sinon intangibles. Reste à en convaincre nos Visiteurs*...
>
> Si on veut noter ses idées géniales nocturnes, mieux vaut avoir un  
> bloc-notes sur sa table de chevet... Il me semble que la feuille de  
> température au lit du patient, outre son rôle d'information express  
> toujours disponible, favorise le recueil des petits événements  
> impromptus. Son exil participe à la grande conspiration contre la  
> clinique, avec les thermomètres auriculaires aux résultats  
> aléatoires chez les poilus du conduit, les balances dérèglées et  
> inrèglables, les transmissions ciblées où on apprend que tel geste  
> a bien été pratiqué, mais sans en connaître le résultat...
>
> Bon week-end quand même! (au fait, vraiment personne n'a l'adresse  
> d'un fabricant de cache-pancarte?)
>
> Dominique Pagniez
>
> *qui appartiennent à la caste florissante des gens qui ne font pas,  
> et qui expliquent à ceux qui font comment ils doivent faire.
>
> _______________________________________________
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