[Renaliste] Deuxième jour d'action

[Dilaver Erbilgin]

Bonjour,

Voici le compte-rendu de notre deuxième jour d'action:

1. Liban:

Saaida continue à dispenser la dialyse. Mais cette nuit, il y a eu  
des frappes aériennes à proximité (un camp de réfugiés palestiniens).  
A l'exception de la Croix Rouge Internationale (CRI), tous les ONG  
ont cessé leur action humanitaire. La CRI persiste, mais sans l'aval  
des autorités militaires. Elle a demandé l'ouverture en urgence d'un  
couloir d'aide humanitaire.

Dr Nicolas qui a assuré la coordination locale pour RDRTF est en  
contact quotidien avec ses autorités de tutelle. Il nous aidera à  
recouper les renseignements que notre ministère de tutelle avec les  
nôtres (dont il est la source). Il est au courant sur la procédure à  
suivre pour déclencher si nécessaire, en espérant qu'on n'en arrive  
pas là.

Les estimations d'autonomie en terme de consommables varient selon  
les autorités et les collègues du terrain: 3 semaines vs 10 jours.  
Ceci concerne le nord du pays où officiellement la situation ne  
susciterait aucune inquiétude.

2. France:

Jusqu'ici: 28 centres se proposent pour l'accueil de 185 à 240  
dialysés. Les manifestations de solidarité augmentent d'heure en  
heure. Le Syndicat National des Néphrologues des Hôpitaux publiques  
(SNNHP) s'est associé à notre action hier.

Un contact téléphonique a eu lieu hier dans l'après-midi avec M M.  
Gressier qui souhaitait recouper ses données avec celles de nos  
collègues libanais. Si notre communauté est prête, et si une demande  
est faite officiellement par les autorités libanaises, encore une  
fois en espérant que l'on n'en arrive jamais là, il nous rassure  
quant aux délais de rapatriement qui n'excéderont pas les 48 à 72  
heures. Les coordonnées téléphoniques du Dr Nicolas lui furent  
transmises.

Je vous rappelle qu'après un premier grand soulagement que nous avons  
eu dès que les aides de la TKF et de la RDRTF furent livrées,  
l'inquiétude nous a regagné à cause des pénuries, et du personnel  
(concomitant au premier jour de bombardement du sud-Beirut) et de  
l'énergie au 25ème jour. En outre, il se fait que nos collègues  
semblent être en situation précaire même pour les consommables de  
dialyse. Le mérite de notre action serait de sensibiliser les  
autorités de tutelle des deux pays sur l'ampleur d'une catastrophe  
imminente.

L'intention n'est pas de soigner contre leur gré, beaucoup de  
patients préféreraient la précarité dans leur propres pays que dans  
un pays d'accueil comme me le rappelle Dr Nicolas, et plutôt mourir  
que de laisser les siens derrière. Mais ils sauront tous que nous  
sommes prêts.

Merci à tous ceux qui continuent à m'aider.

Dilaver