[Renaliste] Antibioprophylaxie pose cathéter de DP

Christian_Verger c.verger at wanadoo.fr
Mar 29 Juil 14:20:38 CEST 2014


Bonjour

Pour information, certes ce n'est pas randomisé, mais d'après le module cathéter du RDPLF (voir http://rdplf.org/catheters/724-catheters-2012.html) le taux d'infections de l'orifice de sortie du cathéter un mois après la pose est significativement plus faible chez les patients  qui ont une antibioprophylaxie pre et per opératoire. A moyen long terme, le problème est différent.

Pour ma part de mémoire, sur environ 500 cathéters posés au bloc opératoire je ne me souviens pas avoir eu de péritonites ou d'infections d'orifice de sortie en post opératoire immédiat avec une antibioprophylaxie qui était la vancomycine 1 g la veille au début puis céfazolidine 2 gr per op ces dernières années. Une exception récemment cependant chez un patient dont le pansement a été refait inutilement en hospitalisation au retour du bloc et qui s'est infecté avec un staph.

Le fait de ne pas refaire le pansement pendant 10 jours, ou simplement le compléter, s'il est souillé ou se détache, en rajoutant des compresses par dessus est une bonne prévention car en hospitalisation les conditions d'asepsie sont toujours inférieures à celle du bloc. 

A noter que je fais toujours un prélèvement nasal à la recherche de portage sain et en cas de positivité un traitement par onguent à la mupirocine nasal si positif.

Une randomisation par centre avec plusieurs centres règlerait le débat certainement, mais comme signalé il y a déjà eu des travaux anciens  probants dans ce sens et les résultats non randomisés du RDPLF demeurent éloquents.

Pour être très pragmatique, compte tenu du renouvellement récents des équipes avec taux d'échecs de pose très important dans certains centres, j'aurais tendance à donner le conseil suivant : s'il s'agit d'une équipe ou le problème principal est l'échec de pose de cathéter, rester classique pour l'antibioprophylaxie, pour ne pas prendre le risque d'un souci supplémentaire,  et résoudre d'abord le problème technique de pose. 

Pour les équipes déjà expérimentées sans problèmes majeurs de pose et ayant au moins 10 nouveaux patients par an, peut être tenter randomisation multicentrique. Noter cependant que du point de vue éthique cela se fera alors qu'il y a déjà des éléments et des recommandations en faveur de l'antibioprophylaxie : il me semble qu'en principe on ne doit randomiser que si on a les arguments d'un potentiel bénéfice, ou au moins absence de risque, à changer le traitement. J'ignore si cela peut être un frein dans le cas présent, mais la question se pose peut être.

Quant à l'antibiotique, effectivement les recommandations sont plutot céphalosporines comme indiquées précédemment. Je prends cefazoline uniquement parce que c'est le protocole le plus souvent utilisés dans les blocs où je vais par les chirurgiens digestifs, mais toute autre cephalo de première génération peut évidemment convenir.

Cela n'a d'influence que sur l'infection précoce, ultérieurement se discute l'application locale systématique de mupirocine le plus souvent, mais c'est un autre sujet.

Christian Verger
Le 28 juil. 2014 à 19:44, CAROLE DEPRELE <cdeprele at ch-annonay.fr> a écrit :

> 
>        Dr Carole DEPRELE
>        service de néphrologie - dialyse
>        CLIN - Agence de Biomedecine
>        CH ARDECHE NORD
>        BP 119
>        07103 ANNONAY CEDEX
>        Bonjour,
>        Nous refaisons actuellement nos protocoles d'antibioprophylaxie, et je me suis rendue compte que nous n'en n'avions pas de spécifique pour la pose des cathéters de DP.
>        Je n'ai rien trouvé dans les recommandations de la SFAR. 
>        Sur le site du RDPL il est écrit que l'antibioprophylaxie diminue le risque d'infection du cathéter mais ne précise pas quelle molécule utiliser.
>        Que faite vous dans vos centres? Antibioprophylaxie oui non? Quelle molécule? 
>        Merci
> 
>        De Carole DEPRELE
>        Centre Hospitalier Ardèche Nord



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