[Renaliste] diabete? syndrome nephrotique séve re

A. Zannier, MD, MSc a_zannier at hotmail.com
Jeu 6 Oct 00:48:48 CEST 2005


Les parallèles entre la microgravité ("mise en apesanteur"), l’immersion en 
bassin ad hoc et le bain de mer (ou piscine, lac) ne sont physiologiquement 
pas aussi évidents que ça .

Si bien il y a un facteur commun dans les trois exemples que vous donnez, c 
à d, la redistribution du liquide interstitiel avec augmentation du retour 
veineux et de la sécrétion d’ANP, les mécanismes et la magnitude différent 
dans ces trois circonstances. De plus, il faut distinguer les réponses aiguë 
et chronique à ces situations.

Dans l’état de microgravité la pression atmosphérique est plus basse que sur 
la surface terrestre. Par conséquent il y a une redistribution du liquide 
interstitiel des membres inferieures vers les parties supérieures du corps. 
Pendant les premières heures d’apesanteur il y aurait une augmentation de la 
pression capillaire des parties supérieures par rapport à la situation 
debout avec augmentation de la PVC qui déclenche la sécrétion d’ANP et donc 
de la natriurèse et de la diurèse. Cependant, les mécanismes ne sont pas 
bien connus et d’autres facteurs interviennent également, comme la 
réabsorption de Ca osseux, modifications hormonales, etc. Cet effet est de 
courte durée et, à terme, s’installe chez les astronautes une hypovolémie 
avec diminution de l’ANP et augmentation de l’aldostérone. Ainsi, la réponse 
à une charge hydrique est également diminuée dans l’espace. A leur retour 
sur terre on observe une rétention hydrosodée jusqu’à correction de 
l’hypovolémie.

En revanche, dans l’immersion avec tête hors de l’eau, si bien la diminution 
du poids joue, dans une certaine mesure, un rôle, le facteur principal c’est 
l’augmentation de la pression hydrostatique. Ceci est mis en évidence par 
les faits suivants : La réponse diurétique est plus importante quand on 
utilise un bassin ad hoc que quand on a recours à une baignoire. De même, un 
plongeur aura une réponse diurétique supérieure à un nageur (et, d’après 
l’expérience de Lise, l’aquagym serait aussi plus efficace que la natation). 
En fin, la combinaison anti-G modifiée incite la même réponse que 
l’immersion en bassin ad hoc alors qu’il n’y a pas d’apesanteur.

En fin, la température du milieu extérieur est un autre facteur qui pourrait 
être considéré « indépendant ». En effet, l’eau à basse température provoque 
une vasoconstriction périphérique avec redistribution du volume veineux, 
augmentation de la PVC, de la sécrétion d’ANP et de la diurèse. (On pisse 
plus en prenant un bain dans l’eau froide que dans l’eau chaude).

Bien amicalement,

A. Zannier, MD, MSc


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Subject: Re: Re: Re: [Renaliste] diabete? syndrome nephrotique	séve re
Date: Wed,  5 Oct 2005 12:49:42 +0200

Message de la liste nephrologique francophone RENALISTE
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De mémoire, l'immersion a un effet diurétique principalement via la
sécrétion d'ANF. Ce n'est pas la profondeur de l'immersion qui compte,
mais au contraire la "mise en apesanteur" qui est à l'origine de cette
secrétion auriculaire, par des mécanismes purement barométriques. Si
j'ai bien suivi, le même phénomène est vérifié chez les astronautes,
lorsqu'ils s'affranchissent de la gravité.

Cet effet est bien connu par tous: que ce soit en piscine ou en mer, il
est banal (et pratiquement inévitable) d'avoir envie d'uriner quelques
minutes après la mise à l'eau...ce qui est parfois confortable quand on
fait de la plongée (en combinaison ad hoc) en eau froide, l'hiver.Bon 
passons...

Cet effet diurétique de l'ANF (ou BNP?) est hélas peu utilisé en
thérapeutique, mais pour des raisons techniques. Et, si j'ai bien
suivi, toutes les pistes pharmacologiques sont pour l'instant restées
sans issue. Mais je n'ai peut-être pas bien suivi les dernières
publications sur ce sujet. Certains travaux (ou essais thérapeutiques)
sont manifestement restés dans les cartons.




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